Les taches brunes ou lentigos solaires, parfois également appelées “fleurs de cimetière“, sont des lésions pigmentées plus ou moins foncées et sans relief, correspondant à une accumulation de cellules pigmentaires de la peau (les mélanocytes). Elles apparaissent avec le vieillissement cutané et suite à des expositions solaires excessives sur les zones exposées à la lumière comme le dos des mains, le visage et le décolleté, notamment chez les personnes de peau claire. Les lasers pigmentaires ont révolutionné leur prise en charge permettant d’obtenir leur disparition en 1 à 3 séances.
Comment traite t-on les tâches brunes ?
Jusqu’à l’avènement des lasers, les taches brunes étaient traitées le plus souvent par l’azote liquide, ou la dermabrasion. Cependant, la cryothérapie laisse parfois des marques blanches car les mélanocytes qui produisent le pigment cutané sont très sensibles au froid.
D’autre part, ces traitements exposaient les patients à un risque important d’aggravation de la tache, voire de cicatrices.
Les lasers ont révolutionné la prise en charge des taches brunes en ciblant spécifiquement le pigment. Le laser de référence reste le laser Q-switched dont la durée d’impulsion très courte, de l’ordre de la nanoseconde, permet de délivrer une quantité très importante d’énergie au pigment qui va “exploser“ en micro-fragments au sein de la lésion. Certaines cellules de la peau, les macrophages, vont ensuite les “digérer“, provoquant ainsi leur disparition définitive en une à 2 séances.
Les taches brunes foncées sont préférentiellement traitées par les lasers Q-Switched alexandrite (755 nm) alors que les lasers Q-Switched KTP (532 nm) seront plutôt utilisés pour les taches brunes claires.
D’autres lasers et techniques apparentées peuvent également traiter les taches brunes, au prix de séances un peu plus nombreuses mais de suites un peu moins longues : le laser alexandrite longue pulse et la lumière intense pulsée médicale.
Quel est le nombre de séances nécessaire ?
Le nombre de séances dépend de la technique : 1 à 2 pour les Q-switched; 2 à 3 pour les autres lasers. Les séances devront être espacées de 2 mois pour permettre aux macrophages dermiques de finaliser l’élimination du pigment.
Comment se déroule la première consultation ?
Lors de la première consultation votre dermatologue réalisera un examen attentif des lésions pigmentées au moyen d’un dermoscope, et si besoin par vidéodermoscopie. Il permettra de préciser cliniquement la nature afin de ne pas méconnaitre une lésion cancéreuse, tel que le mélanome, qui peut prendre l’aspect d’une tache brune dans sa phase initiale de développement, notamment au visage. Dans ce cas, le traitement par laser est strictement contre indiqué. L’examen du reste de la peau pourra dans certains cas être nécessaire permettant parfois de dépister d’autres lésions suspectes.
Vous devrez préciser à votre dermatologue la date d’apparition des lésions pigmentées, leur évolution dans le temps et après exposition solaire. Elle déterminera votre phototype en fonction de la couleur de votre peau, (cf chapitre « La dermatologie ») et le degré d’héliodermie (signes cutanés liés à des expositions solaires excessives).
Vous déterminerez avec votre médecin les lésions pigmentées à traiter en priorité par laser, si elles sont nombreuses.
Votre dermatologue vous donnera ensuite les informations nécessaires à votre compréhension des modalités du traitement adapté à votre cas, du nombre de séances prévisible, des effets indésirables éventuels et des résultats attendus. Elle vous remettra un devis établi en fonction du nombre des lésions pigmentées que vous souhaitez traiter, ainsi qu’une fiche d’information et de consentement que vous devrez lui rendre signés avant la réalisation de la première séance.
Elle vous rappellera les mesures de photoprotection (protection anti-UV) que vous devrez observer pendant le traitement et d’une façon générale régulièrement afin de prévenir l’apparition de nouvelles lésions pigmentées et à fortiori de cancers cutanés.
Est-ce douloureux ?
Le laser induit quelques picotements mais n’est pas douloureux dans cette indication. Aucune anesthésie n’est donc nécessaire.
Quelles sont les suites ?
Les suites sont en général minimes : petites croûtes ou ecchymoses discrètes, résolutives en une dizaine de jour.
Quels sont les risques ?
- Le principal risque est de méconnaitre un mélanome et de le traiter à tort comme une tache brune. Pour cette raison, il est indispensable que la lésion soit examinée et traitée par un dermatologue qui sera à même de faire la différence, et réalisera un examen préalable de toutes les lésions pigmentées du corps, par dermoscopie. Car même lorsqu’elles sont bénignes, les taches brunes font partie des signes d’expositions solaires excessives, et constituent donc un facteur de risque de cancer de la peau.
- Concernant le traitement lui même, il existe un petit risque d’hypo ou d’hyper-pigmentation (tache plus blanche ou plus foncée que la peau normale), particulièrement si les lésions sont réexposées au soleil, mais beaucoup moins important qu’avec les autres techniques. Les risques cicatriciels sont exceptionnels.
Quelles sont les précautions à prendre ?
- Le traitement sur une peau bronzée est contre-indiqué. De même, il est vivement déconseillé de s’exposer au soleil dans le mois qui suit le traitement.
- Toute exposition solaire ultérieure est susceptible de faire apparaître de nouvelles lésions.
Quelles sont les autres lésions pigmentées qui peuvent être traitées par laser Q-Switched ?
Les lasers Q-Switched sont utilisés dans bien d’autres pathologies provoquant une pigmentation de la peau. Parmi elles, les plus courantes sont:
- Le naevus de Ota.
- Le naevus ou hamartome de Becker.
- Les taches café au lait.
- Les éphélides (taches de rousseur).
- Les mosaïcismes pigmentaires.
- La dermite ocre des membres inférieurs, liée à une insuffisance veineuse.
Les modalités de traitement par laser Q-Switched sont particulières pour chacun de ces cas. Votre Dermatologue se tient à votre disposition pour toute information relative à ces troubles pigmentaires et à leur prise en charge.