La technique de référence pour retirer les tatouages amateurs, professionnels ou cosmétiques, est le laser dit “Q-Switched“ ou déclenché. Il est caractérisé par des temps d’impacts extrêmement courts, de l’ordre de la nanoseconde, qui permettent de délivrer une énergie très importante aux particules d’encre du tatouage présentes dans le derme, dans le but de les fragmenter par effet photo-acoustique, sans léser la peau adjacente. Certaines cellules spécialisées de la peau, les macrophages, se chargent ensuite d’éliminer ces micro-fragments d’encre en les “ digérant“.
Quel résultat peut-on en attendre ?
Le tatouage va progressivement s’éclaircir au fil des séances avant de disparaître dans la plupart des cas. Parfois, il peut persister une ombre blanchâtre plus ou moins discrète sur la peau et quelques particules d’encre, appelée “fantôme du tatouage“. Ce phénomène est le plus souvent lié aux micro-traumatismes inhérents à la réalisation du tatouage et qui avaient été masqués par celui-ci. Il est d’autant plus important que la peau est foncée et que l’encre est présente en grande quantité (tatouages professionnels). Les tatouages amateurs, eux, disparaissent en général sans laisser de trace.
Combien faut-il prévoir de séances ? À quel rythme ?
Le nombre de séances est très variable selon le type du tatouage, professionnel ou amateur, de la couleur et de la quantité de l’encre utilisée, et de la couleur de la peau. Il faut compter un minimum de 4 séances pour un tatouage amateur, 10 à 15 pour un tatouage professionnel très dense pour lequel le résultat peut n’être que partiel.
Les séances doivent être espacées d’au moins deux mois, pour permettre aux macrophages dermiques d’éliminer les fragments d’encre.
Tous les tatouages peuvent-ils être retirés?
Les tatouages noirs ou bleus-verts répondent en général très bien au traitement par laser Alexandrite Q-Switched (755 nm). Les lasers 532 nm Q-Switched sont eux indiqués pour effacer les tatouages rouges, roses, et bruns.
En revanche, certains tatouages colorés (notamment de couleur jaune, bleu turquoise ou vert clair) peuvent mal répondre ou ne pas répondre du tout aux lasers Q-Switched. En cas de doute, il est habituel de proposer un test sur une petite zone.
Les tatouages cosmétiques (lèvres, sourcils…) sont également plus délicats à effacer car ils contiennent très souvent du dioxyde de titane (blanc) et des oxydes de fer ferreux (brun-rouge) qui sont dégradés en oxydes ferriques par le rayonnement laser et deviennent alors noirs lors des premières séances.
La couleur de la peau influence t-elle le traitement ?
Oui, en fonction de votre phototype (cf chapitre « La dermatologie »), différents lasers seront utilisés. En effet, pour les peaux foncées (phototypes 4, 5 et 6), le laser Q-Switched Nd YAG (1064 nm) sera privilégié pour préserver le pigment naturel de la peau, qui constitue une cible parasite indésirable pour le laser Q-Switched Alexandrite (755 nm). Dans tous les cas, une zone test sera réalisée.
Comment se déroule la première consultation ?
Lors de la première consultation, votre dermatologue examinera avec soin le tatouage, pour en déterminer la ou les couleurs, le type (amateur ou professionnel), et votre couleur de peau.
Des photos de références seront prises.
Il vous délivrera toutes les informations nécessaires à votre compréhension des modalités du traitement, sa durée, le(s) type(s) de laser(s) utilisé(s), les éventuels effets indésirables et les résultats que vous pouvez raisonnablement en attendre.
Une fiche de consentement, et un devis détaillé vous seront remis et devront être signés avant la première séance.
Dans certains cas difficiles (tatouage multicolore, peau foncée), il faudra prévoir une séance test, sur une zone limitée du tatouage, afin de déterminer la longueur d’onde et la dose du rayonnement les plus adaptées à votre cas.
Est-ce douloureux ?
La zone test peut être réalisée sans anesthésie, compte tenu de la faible surface traitée. En revanche par la suite, lorsque le tatouage est très dense, le traitement peut être douloureux avec une intensité équivalente à celle ressentie lors de la réalisation du tatouage. L’application d’une crème anesthésiante peut être proposée 1 heure avant la séance.
Quelles sont les suites ?
Le passage du faisceau laser provoque un blanchiment ou un saignement puis un gonflement (œdème) temporaire de la zone traitée. Des pansements gras ou des crèmes cicatrisantes permettront de réduire la formation de croûtes qui guérissent en une dizaine de jours.
Quelles sont les précautions à prendre ?
- Signaler tout antécédent d’herpés habituellement localisé sur la zone traitée. Dans ce cas, un traitement préventif par ZELITREX™, sera débuté 48 h avant la séance.
- Respecter une protection solaire avec des écrans solaires d’indice élevé (SPF50) dans le mois qui suit le traitement.
- Utiliser un antiseptique et une crème cicatrisante dans les jours qui suivent la séance en cas de formations de croûtes.
Quels sont les risques ?
Le détatouage par laser Q-Switched comporte peu de risques lorsqu’il est réalisé dans de bonnes conditions par un praticien expérimenté.
Les principaux risques sont:
- Une décoloration ou au contraire une hyperpigmentation de la peau, le plus souvent réversible.
- Une surinfection liée à un défaut d’hygiène post opératoire.
- Un “virage“ du pigment, en particulier dans le cas de tatouages cosmétiques comme les maquillages permanents (cf question n°3).
- La persistance d’une couleur qui ne réagit pas au laser.
- Le risque cicatriciel est minime, des petites cicatrices sont exceptionnellement observées (tatouage fantôme, phototype élevé).
- Il existe un risque très rare de granulomes à corps étranger.
- Une efficacité partielle pour certains tatouages notamment de couleur jaune, bleu turquoise ou vert clair.