Enter your keyword

chute de CHEVEUX

Les cheveux ont en tous temps été considérés comme un attribut essentiel de la beauté, de séduction pour la femme et de virilité pour l’homme. La chute de cheveux constitue une véritable souffrance pour celui ou celle qui la subit. Elle est très fréquente et peut toucher les hommes, les femmes mais également les enfants. On distingue plusieurs causes que votre dermatologue identifiera afin de proposer un traitement adapté.

Qu’est-ce qu’un cheveu ?

Un cheveu est constitué de 2 parties :

  • La tige : ou partie libre qui peut atteindre plus d’un mètre de longueur. Elle est ronde chez l’européen, aplatie chez l’Africain. Elle est constituée de kératine, une protéine composée d’acides aminés notamment la cystéine et la méthionine, et est très riche en soufre.
  • La racine : elle est insérée dans le cuir chevelu, entourée et protégée par le follicule pileux, un petit sac dont le pôle inférieur est alimenté par des vaisseaux nourriciers. C’est à ce niveau que les cellules se multiplient et se différencient en cellules kératinisées au fur et à mesure de leur ascension vers le haut de la tige pilaire. Nous avons entre 100 000 et 150 000 cheveux. Ce nombre varie en fonction de leur couleur : les sujets roux peuvent en avoir jusqu’à 200 000 et les bruns, 100 000.

Comment poussent les cheveux ?

Les cheveux poussent de 12 à 15 cm par an, plus rapidement chez les femmes que chez les hommes. Leur durée de vie est de 2-3 ans pour les hommes et de 6 ans pour les femmes.

La croissance du cheveux est divisée en 3 périodes, constituant le cycle pilaire :

  • La phase anagène de croissance active : les nouvelles cellules se multiplient et poussent les plus anciennes vers la tige du cheveu. Cette phase dure environ 3 ans. Les cheveux poussent de 1 mm en 3 jours, soit 1 à 1,5 cm par mois.
  • La phase catagène d’inactivité : elle dure 3 semaines environ.
  • La phase télogène d’expulsion : pendant cette période, le cheveu meurt et est progressivement délogé et remplacé par un nouveau cheveu “anagène“ issu du même follicule pileux. Un cheveu qui tombe est remplacé environ 25 fois dans une vie.

Normalement, les cheveux ne sont pas tous dans la même phase du cycle pilaire. Cette désynchronisation nous permet d’avoir une chevelure dense en permanence.

Sur l’ensemble d’une chevelure, on distingue 85 % de cheveux en phase anagène, 1% de cheveux catagènes et 14 % de cheveux télogènes.

Qu’est-ce qu’une alopécie ?

L’alopécie est le terme médical qui désigne une diminution ou une disparition totale des cheveux, liée à une perte de cheveux localisée ou diffuse.

Comment savoir si je souffre d’une chute de cheveux ?

Tout individu perd de façon normale entre 50 et 60 cheveux par jour.

Parallèlement à cette chute physiologique induite par le cycle pilaire, il existe des périodes durant lesquelles cette perte de cheveux s’intensifie. Il faut savoir les reconnaître et les respecter sans s’alarmer inutilement car elles font partie des variantes normales.

Ainsi il existe des variations saisonnières, et il est très fréquent d’observer une accélération de la chute de cheveux au printemps et surtout en automne en vue de préparer une nouvelle pousse pour “affronter“ les rigueurs de l’hiver.

Certaines périodes de la vie caractérisées par des variations hormonales, peuvent également favoriser une chute de cheveux plus importante : la puberté, après un accouchement, à la ménopause.

En dehors de ces contextes, on considère que la chute de cheveux est excessive lorsqu’elle dépasse 80 cheveux par jour.

Cependant il ne faut pas seulement évaluer la quantité de cheveux perdus mais également le volume et la longueur de la chevelure. Ainsi une perte excessive se traduit souvent par une diminution du diamètre de la queue de cheval lorsqu’on veut s’attacher les cheveux, ou un éclaircissement de la chevelure. Une perte apparemment excessive de cheveux qui respecte la densité capillaire habituelle n’est pas pathologique.

À quoi peut être due une chute de cheveux ?

Les causes des chutes de cheveux sont très nombreuses. On a pour habitude de les distinguer en fonction de leur caractère localisé ou diffus, progressif ou brutal, sur un cuir chevelu normal ou présentant des anomalies telles qu’une inflammation, une desquamation (induisant la formation de grosses pellicules) ou des cicatrices.

Chute de cheveux localisée en plaques :
  • Cuir chevelu normal. Les causes les plus fréquentes sont :
    • La pelade (cf question 9).
    • Les alopécies de traction : liée à la traction permanente des cheveux en arrière, secondaire à un tic d’arrachage (Trichotillomanie), ou à des coiffures (défrisage, tresses). Les cheveux sont alors cassés à des longueurs différentes.
  • Cuir chevelu inflammatoire (pustules), squameux (grosses pellicules), croûteux. Il s’agit le plus souvent d’une infection :
    • Les teignes : infection due à des champignons ou mycose.
    • L’impétigo : infection à staphylocoque.
  • Cuir chevelu cicatriciel. L’alopécie est alors liée à :
    • Certaines maladies de peau (lichen plan, tumeurs bénignes ou malignes, folliculites décalvantes…).
    • Des affections plus générales atteignant d’autres organes (lupus, sclérodermie…).
    • Des traumatismes : secondaire à une radiothérapie, ou à des brûlures.
Chute de cheveux diffuse :
  • Chute aigue. Elle peut être due à :
    • Un effluvium télogène : suite à la prise de certains  médicaments, un accouchement, une carence en fer (cf question 6).
    • Un effluvium anagène : secondaire à un traitement par chimiothérapie (cf question 7).
    • Une maladie de la glande thyroïde.
  • Chute progressive, chronique. La cause est orientée par la localisation de la perte de cheveux :
    • Localisation sur le sommet du crane : il s’agit le plus souvent d’une alopécie androgénétique masculine ou féminine, liée à une sécrétion trop importante d’hormones mâles, les androgènes (cf question 10).
    • Distribution non androgénétique : maladies endocriniennes (de la glande thyroïde), métaboliques (maladies du foie, insuffisance rénale),  carentielles (en fer, malnutrition), certaines pelades diffuses.

Qu’appelle t-on un effluvium télogène? Quelles en sont les causes ?

L’effluvium télogène est une chute de cheveux diffuse, importante, souvent d’apparition brutale, mais passagère. Il est lié au passage d’un grand nombre de cheveux en phase télogène de façon synchrone, expliquant leur expulsion concomitante. La traction douce d’une mèche de cheveux ramène plus de 5 cheveux.

Cet effluvium s’observe en général dans les 6 semaines qui suivent un accouchement et peut persister plusieurs semaines ou mois. Il survient également après une anesthésie générale, une fièvre élevée, une carence nutritionnelle aigue (en fer, en vitamine B12), la prise de certains médicaments ou l’arrêt de la pillule contraceptive.

Quels sont les médicaments qui peuvent induire une alopécie par effluvium télogène?

  • Anti-arthrose et immunosuppresseurs : azathioprine, colchicine, méthotrexate, pénicillamine.
  • Antibiotiques : choramphénicol, éthambutol, éthionamide, gentamycine, nifrofurantoïne.
  • Anti-épileptiques : carbamazépine, phénytoine, valproate sodium.
  • Anti-coagulants : dicoumarol, coumarine, héparine, warfarine.
  • Anti-histaminiques et anti-ulcéreux : cimétidine, ranitidine, famotidine, terfénadine.
  • Anti-hypertenseurs : prazosine, bêtabloquant (voir ci-dessous), diazoxide.
  • Bêta bloquants : acébutolol, aténolol, nadolol, labétalol, métoprolol, pindolol, propranolol, timolol.
  • Anti-inflammatoires non stéroidiens : aspirine, ibuprofène, indométhacine, kétoprofen, naproxène, piroxicam, sulindac.
  • Anti-thyroides : carbimazole, thiouracile.
  • Divers : allopurinol, amiodarone, bromocriptine, clonidine, clomiphène, halopéridol, lévodopa, méthyldopa, méthysergide, métyrapone, probénécide, sulphasalazine.
  • Hypocholesterolémiants : clofibrate, fénofibrate, gemfibrozil.
  • Interféron-alpha.
  • Vitamine A & dérivés : allitrétinoïne, isotrétinoïne, acitrétine.

Qu’est-ce qu’un effluvium anagène ?

C’est une chute de cheveux provoquée par certaines chimiothérapies. Elles n’induisent pas toutes une alopécie, cela dépend de la molécule utilisée. Les chimiothérapies détruisent les cellules qui se multiplient rapidement, visant en premier lieu les cellules cancéreuses. Or les cellules constituant la racine des cheveux, se multiplient également très vite, devenant alors une cible pour certaines. La perte des cheveux débute dans les 6 semaines qui suivent le début du traitement mais il est important de savoir qu’elle n’est pas définitive. Elle est dans tous les cas réversible à l’arrêt de la chimiothérapie.

Qu’est-ce que la pelade ?

La pelade est une maladie auto-immune. Le système immunitaire du sujet atteint produit des anticorps dirigés contre ses propres cheveux.

Il existe une prédisposition génétique expliquant parfois la présence d’antécédents familiaux.

Elle évolue le plus souvent par poussées sur plusieurs années, et se manifeste par une ou plusieurs plaques sans cheveux ou de poils, de taille variable et bien limitées. Les plaques de pelade sont le plus souvent localisées au cuir chevelu mais peuvent également atteindre la barbe, les sourcils, les cils, et la pilosité axillaire (sous les bras) ou pubienne. Trois formes de pelades sont à distinguer : la pelade décalvante qui provoque une alopécie totale du cuir chevelu, la pelade ophiasique qui atteint la lisière du cuir chevelu (nuque par exemple), et la pelade universelle au cours de laquelle il n’existe plus aucun cheveux ni poils.

Ce n’est pas une alopécie cicatricielle. La peau en regard de la perte de cheveux ou de poils est normale, lisse, blanche parfois un peu laxe. Cela explique aussi l’évolution le plus souvent spontanément favorable de la pelade, car la racine des cheveux atteints n’est pas détruite, notamment sur les formes limitées en petites plaques. Cependant le début à un âge jeune et les formes étendues et ophiasiques présentent un moins bon pronostic.

Lorsqu’elle est évolutive, les cheveux présents en périphérie des plaques de pelade se détachent facilement au test de traction.

Il peut s’y associer une atteinte des ongles dont la surface devient irrégulière, rugueuse et friable (ongles grésés) ou qui peuvent être décollés.

La pelade est associée dans un tiers des cas à d’autres maladies auto-immunes, atteignant notamment la glande thyroïde.

Il est fréquent d’observer des cheveux blancs au cours de la repousse, qui ne se repigmenteront normalement qu’au bout de plusieurs mois.

Qu’est-ce que l’alopécie androgénétique?

C’est la cause la plus fréquente de chute de cheveux notamment chez l’homme. Elle atteint 15% des hommes de 20 ans, un tiers des hommes de 30 ans et la moitié des plus de 50 ans.

Les androgènes, hormones mâles impliquant la testostérone, constituent un élément clé dans la genèse de cette alopécie, expliquant qu’elle ne survienne qu’après la puberté. Elle est appelée androGÉNÉTIQUE car elle résulte d’une sensibilité des récepteurs des follicules pileux du cuir chevelu aux androgènes, déterminée génétiquement. La testostérone est transformée en dihydrotestostérone (DHT), forme active qui va raccourcir le cycle pilaire des follicules pileux des cheveux. Ceux-ci se renouvellent alors plus vite et s’épuisent après 25 cycles. Les cheveux deviennent de plus en plus fins, on dit qu’ils se miniaturisent, perdant leur pouvoir couvrant jusqu’à devenir un fin duvet. Puis, finalement les follicules pileux meurent et disparaissent.

Chez l’homme, la calvitie qui en résulte prédomine aux tempes et au sommet du crane.

Chez la femme, l’alopécie androgénétique peut être due à une augmentation des hormones mâles, appelée hyperandrogénie, et se manifeste par d’autres signes de virilisation (une acné, une augmentation de la pilosité, des troubles des règles). Lorsque le bilan hormonal est normal, il s’agit souvent non pas d’une augmentation des androgènes, mais d’une sensibilité anormalement élevée des récepteurs des follicules pileux aux androgènes circulants. Elle atteint 20% des femmes de 40 ans et prédomine sur le sommet du crane.

Il faut éliminer les autres causes de chute de cheveux chez la femme (carence en fer, prises médicamenteuses…) avant de conclure au diagnostic d’alopécie androgénétique.

Y a t-il des examens complémentaires à réaliser ?

Des examens complémentaires sont parfois utiles, soit pour étayer la cause de la chute de cheveux suspectée à l’examen clinique, soit pour dépister des anomalies biologiques ou des maladies plus générales qui peuvent être associées à certaines alopécies.

Un bilan sanguin permettra ainsi de vérifier les réserves en fer et l’état de la thyroïde dont le dysfonctionnement peut être une cause de chute de cheveux, ou peut être associé à une alopécie (en cas de pelade).

Un bilan hormonal sera réalisé en cas d’alopécie androgénétique  et de signes cliniques d’hyperandrogénie chez la femme (acné, pilosité excessive, troubles du cycle menstruel…).

En cas de suspicion de teigne, un prélèvement de cheveux et de squames sera nécessaire pour mettre en évidence un champignon microscopique.

Comment fait-on le diagnostic ? Comment le dermatologue détermine la cause de l‘alopécie ?

Le plus souvent l’examen clinique permet à votre dermatologue d’orienter la cause de la chute de cheveux. Il réalise un examen attentif des cheveux pour déterminer leur aspect : sains ou fragilisés, secs, cassés ou absents, de calibre et/ou de forme anormaux. Il évalue également la densité capillaire dans toutes les zones du cuir chevelu pour déterminer le type d’alopécie : localisée en plaques, diffuse sur tout le cuir chevelu, située sur le sommet du crane…

Il réalise également le test de traction en saisissant et en tirant une mèche de cheveux en périphérie des zones atteintes. Le test est considéré comme positif s’il ramène plus de 5 cheveux.

L’examen du cuir chevelu est primordial permettant d’orienter la cause en fonction de son aspect : sain, inflammatoire (présence de rougeurs, de pustules, de squames, de croûtes) ou cicatriciel (peau affinée, fibrosée, siège de cicatrices).

L’examen du reste du corps et des autres phanères (ongles) est également réalisé.

L’utilisation de la dermoscopie peut apporter de précieux renseignements sur l’aspect de la tige pilaire et du cuir chevelu.

Le recours à une biopsie cutanée  du cuir chevelu peut parfois être nécessaire en cas d’alopécie cicatricielle ou inflammatoire, afin de préciser la nature exacte de la maladie de peau sous jacente.

Enfin un trichogramme est parfois utile pour authentifier et quantifier une chute de cheveux, notamment dans les cas difficiles. Il est réalisé sur un échantillon de cheveux arrachés par une traction brusque et rapide à l’aide d’une pince dans deux ou trois zones du cuir chevelu non lavé depuis 3 ou 4 jours. L’examen au microscope des cheveux ainsi prélevés, permet de déterminer la proportion des cheveux en phase de pousse (anagène), de repos (catagène) et d’expulsion (télogène), dont les valeurs normales sont respectivement 85%, 1%, 14%. Cet examen permet souvent de rassurer certains sujets sur une chute de cheveux finalement normale et physiologique. Il permet également de prédire l’importance d’une chute de cheveux dans les 3 mois à venir.

Les chutes de cheveux sont-elles héréditaires ?

Oui, certaines causes de chute de cheveux sont héréditaires. Ainsi il existe une prédisposition familiale au cours de la pelade, les membres de la famille d’un sujet atteint ont un risque de 33% de présenter à leur tour cette maladie.

L’alopécie androgénétique présente souvent un caractère héréditaire sans que cela soit systématique car la transmission des gènes responsables peut sauter une ou deux générations. Elle peut atteindre un sujet dont les parents sont porteurs asymptomatiques d’une partie des gènes responsables, c’est à dire indemnes d’alopécie.

Le stress peut-il entrainer une chute de cheveux ?

Un stress ou un choc émotionnel précède souvent la chute de cheveux notamment liée à un effluvium télogène ou à une pelade. Cependant les études les plus récentes n’ont pas montré de lien direct entre stress et chute de cheveux.

À quel rythme doit-on se laver les cheveux, lorsqu’on présente une chute de cheveux ?

Il n’y a pas de fréquence spécifique à observer : il convient de respecter le rythme habituel, en moyenne 2-3 fois par semaine. Un lavage quotidien est possible si on le souhaite en utilisant un shampoing doux à usage fréquent.

De nombreux patients pensent, à tort, que les lavages fréquents accélèrent ou aggravent la chute de cheveux. Certes le nombre de cheveux détachés retrouvés après les shampoings et/ou le coiffage peut paraître important, mais il s’agit de cheveux en phase télogène ou d’expulsion qui étaient de toute façon “perdus“ avant le lavage et/ou le coiffage.

Que doit-on penser des compléments nutritionnels ?

Les compléments nutritionnels à base de vitamines (folates, B12, biotine), d’acides aminés (méthionine, cystéine) et de soufre, peuvent avoir un intérêt dans les effluviums télogènes de faible intensité, mais ne sont pas efficaces dans les alopécies installées.

Par ailleurs, aucun régime alimentaire particulier n’est recommandé. Il suffit juste d’une alimentation variée et équilibrée pour couvrir les besoins en vitamines et acides aminés nécessaires à la croissance du cheveu.

Quels sont les traitements possibles ?

Un traitement adapté à chaque cas sera proposé en fonction de la cause de la chute de cheveux :

Effluvium télogène

En fonction de la cause, on corrigera une carence (en fer, en vitamine B12) ou un dysfonctionnement de la thyroïde. On essaiera dans la mesure du possible de remplacer les médicaments par d’autres molécules lorsqu’il s’agit d’un effluvium télogène induit par un traitement. Pour les autres causes (fièvre, accouchement, intervention chirurgicale…) il peut être raisonnable d’attendre simplement une amélioration spontanée, qui survient dans les 4 mois pour la plupart des cas.

Effluvium anagène

L’effluvium anagène de certaines chimiothérapies peut parfois être minimisé par le port d’un casque réfrigérant. Mais cette mesure n’est pas totalement efficace et est souvent mal tolérée. Dans tous les cas, la perte des cheveux est réversible à l’arrêt de la chimiothérapie.

Alopécie androgénétique masculine
  • Elle est habituellement traitée en première intention, par des lotions contenant du minoxidil à 5 %, à appliquer sur le cuir chevelu matin et soir. Ce traitement n’est que suspensif, c’est à dire qu’il n’empêche pas les récidives à l’arrêt des applications. L’effet n’est visible qu’après un minimum de 3 mois de traitement. Il permet une stabilisation de la chute dans un tiers des cas, une repousse dans un autre tiers des cas et n’est pas ou peu efficace dans le tiers restant. Il n’est pas remboursé par La Sécurité Sociale (15 euros/mois).
  • Lorsque le minoxidil n’est pas efficace, un traitement oral par Finastéride (Propécia® Finhair ®) peut être proposé. L’efficacité ne peut être évaluée avant 3 à 6 mois de traitement, et elle est maximale après 1 an : arrêt de la chute de cheveux dans 80 % des cas, et repousse dans 40% des cas. Cependant son action n’est également que suspensive, nécessitant une prise au long cours parfois sur plusieurs années, qui n’est pas prise en charge par l’Assurance Maladie (50 euros/mois). Il peut induire des effets indésirables notamment sur la libido.
  • Des microgreffes de cheveux peuvent être proposées pour les calvities stables qui n’évolueront plus, et ne s’adressent donc pas aux sujets jeunes. Elles consistent à implanter sur les zones dégarnies, des petits greffons de cheveux avec leur racine, prélevées à l’arrière du crane, dans la zone de l’occiput où les cheveux ne tombent jamais.
Alopécie androgénétique féminine
    • Le minoxidil à 2 % peut également être proposé.
    • Lorsque l’alopécie s’accompagne de signes biologiques et cliniques d’hyperandrogénie (acné, hyperpilosité dans des zones habituellement dépilées chez la femme, troubles des règles…), un traitement anti-androgène est nécessaire. Il repose sur l’administration de l’acétate de cyprotérone (Androcur®) associé à un œstrogène naturel (en gel, comprimé ou timbre) ou à une pillule contraceptive.
Pelade
  • L’abstention peut être de mise dans les pelades débutantes en petites plaques, compte tenu de l’évolution souvent spontanément favorable et s’il n’y a pas de demande de traitement.
  • Les corticoïdes locaux (dermocorticoïdes) de très forte activité sont habituellement proposés en première intention. Il s’agit le plus souvent de crèmes, gel ou lotion, et éventuellement en cas d’échec, d’injections locales mensuelles. Pour les pelades très évolutives, des perfusions de corticoïdes sont administrées en milieu hospitalier sur 3 jours.
  • D’autres traitements locaux peuvent être utilisés en complément des dermocorticoïdes : minoxidil, ou encore des rétinoïques (anti- acnéiques), dioxy-anthranol (goudrons), qui ont pour but d’irriter le cuir chevelu pour stimuler la repousse.
  • La Puvathérapie, qui consiste à exposer le cuir chevelu à des UVA après administration d’un médicament qui sensibilise la peau aux UV, peut également être utile. Cependant il s’agit d’un traitement long et contraignant (plusieurs séances par semaine), et non dénué d’effets secondaires (accident de sensibilisation aux UV solaires du reste du corps…).

Aucun traitement n’est cependant totalement efficace, la pelade étant une maladie chronique avec des phases de rémissions puis de rechute. Un accompagnement avec un suivi régulier par votre dermatologue est nécessaire. Par ailleurs, un soutien psychologique est souvent utile pour les pelades étendues ou si le patient en fait la demande. Votre dermatologue reste à votre écoute, et il ne faut hésiter à lui faire part du retentissement psychologique que cette maladie peut provoquer.

Alopécies cicatricielles

Le traitement sera spécifique de la maladie de peau (lichen, tumeurs bénignes ou malignes, folliculites décalvantes…), ou des affections plus générales (lupus, sclérodermie…) à l’origine de la chute de cheveux.

Un traitement symptomatique par complément capillaire (perruques), ou micro-greffes de cheveux, peut être utile.

Que doit-on penser des compléments nutritionnels ?

Les compléments nutritionnels à base de vitamines (folates, B12, biotine), d’acides aminés (méthionine, cystéine) et de soufre, peuvent avoir un intérêt dans les effluviums télogènes de faible intensité, mais ne sont pas efficaces dans les alopécies installées.

Par ailleurs, aucun régime alimentaire particulier n’est recommandé. Il suffit juste d’une alimentation variée et équilibrée pour couvrir les besoins en vitamines et acides aminés nécessaires à la croissance du cheveu.

Que doit-on penser des traitements par les Lampes LED ?

Les LED favoriseraient la pousse du cheveu, par un effet vasodilatateur en augmentant l’apport sanguin au niveau des follicules pileux. Plusieurs séances dont le rythme dépend de l’indication, sont nécessaires pour obtenir un effet. Les résultats sont encourageants mais des études cliniques sont indispensables pour confirmer leur intérêt.

Liens utiles

www.dermis.net: photographies.
www.dermato-info.fr : site d’information destinée au grand public de la Société Française de Dermatologie.
www.asso.orpha.net/AAA2/ : Association Alopecia Areata de soutien et d’échanges entre personnes atteintes d’alopécie et notamment de pelade.