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BIOPSIE CUTANÉE

La biopsie de peau est un acte banal très couramment pratiqué en dermatologie. Elle est réalisée lors d’une consultation, sous anesthésie locale, lorsque l’examen clinique ne permet pas à lui seul de poser un diagnostic avec certitude. Elle permet d’analyser les cellules qui composent la lésion et donc d’en déterminer la nature exacte.

À quoi sert une biopsie cutanée?

Une biopsie de peau sert à identifier avec certitude la nature d’une lésion cutanée. Le fragment de peau qui est prélevé est analysé au microscope dans un laboratoire d’anatomopathologie, pour une étude histologique. Des colorations, l’utilisation de marqueurs ou parfois d’anticorps dirigés contre certaines molécules de la peau, permettent de préciser toutes les caractéristiques des cellules du fragment de peau prélevé. Cette analyse précise :

  • La nature des cellules : tumorale, infectieuse, ou inflammatoire.
  • L’origine des cellules : dérivant de la peau, des vaisseaux, des nerfs.
  • La nature des dépôts qui sont présents dans les tissus : fer, mélanine, calcium

Comment se déroule une biopsie de peau ?

C’est un acte simple et peu invasif, qui se déroule au cabinet de consultation de votre dermatologue et dure une quinzaine de minutes.

Après la désinfection de la zone cutanée et une anesthésie locale, le médecin prélève un petit morceau de peau à l’aide d’un emporte pièce cylindrique appelé “punch“ à usage unique. Il permet de retirer un fragment de peau appelé “carotte“, dont le diamètre, de 3 à 6 mm, est choisi en fonction des lésions et de leur localisation. Elle est pratiquée en général à cheval entre la zone malade et la zone saine de la lésion la plus récente. Elle emporte ainsi les 3 couches de la peau, l’épiderme, le derme et une partie de l’hypoderme, sur quelques millimètres d’épaisseur (cf chapitre « La dermatologie »).

Un point de suture ou l’application d’un strip (petite bandelette adhésive) assure la cicatrisation.

Parfois la biopsie cutanée se fait au bistouri qui permet de prélever un morceau de peau plus grand en forme d’ellipse (fuseau).

Dans tous les cas, le fragment de peau est placé dans un petit bocal contenant un liquide fixateur avant d’être envoyé au laboratoire d’analyse.

Dans quels cas est-elle nécessaire

La biopsie cutanée est réalisée lorsque :

  • Une maladie inflammatoire de la peau, nécessitant un traitement spécifique, est suspectée.
  • Un cancer de peau est suspecté.
  • Dans tous les cas où l’examen clinique ne permet pas de porter le diagnostic avec certitude : lorsque les lésions n’ont pas un aspect habituel même pour une maladie banale et courante (rosacée, eczéma, psoriasis…).

Quelles précautions doit-on prendre avant et après une biopsie cutanée?

Votre dermatologue vous informera sur les précautions à prendre :

  • Avant la biopsie :
    • Il faut avertir votre dermatologue d’un antécédent d’allergie à l’anesthésique local (lidocaïne), aux pansements ou au latex (souvent contenu dans les gants utilisés par le médecin).
    • Il faut éviter de prendre des anti-inflammatoires non stéroïdiens (Ibuprofène, kétoprofène…) et de l’aspirine, dans la semaine qui précède le geste, car ils augmentent les saignements. Il faut privilégier dans tous les cas où cela est possible le paracétamol et les autres antalgiques.

    Dans le cas où un traitement anti-coagulant, ou anti-agréggant  plaquettaire est pris au long cours pour une maladie cardiaque, artérielle ou neurologique (antécédent d’infarctus du myocarde, d’arythmie cardiaque, de maladies des valves cardiaques, d’artérite des membres inférieurs, d’accident vasculaire cérébral…), ces traitements peuvent être poursuivis. Leur arrêt peut comporter des risques plus graves que l’éventuel saignement qu’ils favoriseront lors de la biopsie, et ils ne doivent pas être interrompus sans avis médical. Il faudra juste avertir votre dermatologue avant la biopsie.

    • Il ne faut pas venir à jeun, car cela peut favoriser la survenue de malaise au cours du geste.

 

  • Après la biopsie :
    • Il ne faut pas immerger la zone biopsiée dans l’eau, tant que la cicatrisation n’est pas complète (2-3 semaines) : pas de bain ou de baignade en piscine ou à la mer. Une douche quotidienne avec un savonnage normal à la main est par contre recommandée.
    • Il faut protéger la zone biopsiée du soleil, lorsqu’elle est située sur les régions découvertes (visage, décolleté, membres). Les biopsies sont réalisées de préférence en dehors de la période estivale quand cela est possible.
    • Il faut désinfecter la cicatrice tous les jours pendant une semaine avec un antiseptique local.

Quelles sont les complications possibles ?

La peau étant l’organe le plus accessible, la biopsie cutanée est un geste facile, peu invasif et se complique rarement.

En dehors des éventuelles allergies, rarissimes, à l’anesthésique local, les principaux effets indésirables sont :

  • Au cours de l’intervention :
    • Le saignement : il est toujours limité et de toute façon résolutif après la suture et la compression locale.
    • Le malaise vagal : certains patients, un peu émotifs ou stressés, peuvent avoir une sensation de malaise avec sueurs, bouffées de chaleur et nausées, liés à une baisse de tension. Il faut avertir le médecin dès les premiers signes pour qu’il puisse arrêter son acte. Ce malaise est banal et en général rapidement résolutif après quelques minutes. Votre médecin vous gardera un peu plus longtemps allongé et votre retour à domicile devra se faire accompagné.
  • Au décours de l’intervention :
    • Une petite cicatrice de 3 à 6 mm est observée en fonction de la taille du prélèvement.
    • Une surinfection peut survenir, notamment lorsque la désinfection quotidienne n’est pas réalisée. Un traitement antibiotique local ou oral permet en général une guérison rapide.