La dermoscopie et la vidéodermoscopie sont des techniques d’imagerie cutanée couramment utilisées par le dermatologue au cours de la consultation. La dermoscopie est un examen simple et indolore, qui permet de visualiser la peau en profondeur, au moyen d’un appareil constitué d’une loupe illuminée. Son intérêt réside surtout dans la détection des tumeurs cutanées et notamment du mélanome. Néanmoins de nombreuses indications sont venues enrichir son champ d’application, devenant un outil indispensable pour orienter le diagnostic et pour le suivi de nombreuses lésions cutanées.
Qu’est-ce que la dermoscopie ?
La dermoscopie est une technique qui consiste à analyser en profondeur les structures et certains détails d’une lésion de la peau, impossibles à voir à l’œil nu, grâce à un petit appareil, appelé “dermoscope “. Différents types de dermoscopes existent. Il s’agit d’un appareil constitué d’une loupe grossissant la peau d’un facteur de 10 à 20, illuminée par des petites diodes. L’analyse des vaisseaux et celle du pigment de la peau sont les deux principaux éléments qui permettent d’orienter le diagnostic en faveur d’une lésion bénigne ou maligne.
La dermoscopie permet ainsi au dermatologue de repérer les lésions suspectes dont la nature cancéreuse sera confirmée par une biopsie cutanée ou après leur exérèse chirurgicale.
À l’inverse, cette technique permet d’éviter beaucoup d’excisions inutiles de certaines lésions suspectes à l’examen clinique, mais dont l’analyse dermoscopique apporte des éléments rassurants.
Comment fonctionne la dermoscopie ?
L’examen de la peau à l’œil nu ne permet de voir que la couche la plus superficielle de l’épiderme, car le reflet de la lumière incidente sur la peau empêche la visualisation des couches plus profondes.
Le dermoscope permet de supprimer ces reflets et de visualiser les couches profondes de l’épiderme et le derme par un fort grossissement.
Différents types de dermoscopes existent :
- Les premiers nécessitent l’application d’huile, d’alcool ou de gel à la surface de la peau qui fait office de contact avec le dermoscope pour diminuer le réfléchissement de la lumière incidente et augmenter la transparence de l’épiderme.
- Les nouveaux dermoscopes sont conçues avec des filtres lumineux polarisés qui permettent de visualiser la lésion sans préparation préalable de la peau.
La dermoscopie vient compléter l’examen clinique des lésions que le dermatologue souhaite analyser de manière plus précise. C’est un examen simple, rapide et totalement indolore. Des clichés photographiques peuvent être pris au moyen d’un appareil photo directement branché au dermoscope ou par numérisation au moyen d’une caméra.
Qu’est-ce que la vidéodermoscopie ?
La vidéodermoscopie est une technique qui numérise et enregistre sur un ordinateur, les images d’une lésion cutanée prises par une caméra constituée d’un puissant dermoscope. En effet, celui-ci permet un grossissement optique plus important de 15 à 120X, en fonction des appareils.
Cela permet d’obtenir des images standardisées et reproductibles d’une lésion cutanée. La possibilité de réaliser et de conserver les photos numériques des lésions photographiées dans les mêmes conditions, permet de suivre leur évolution entre deux rendez-vous, en comparant les deux images prises au cours de ces deux consultations.
Elle permet également de constituer une cartographie de l’ensemble des grains de beauté à suivre sur la totalité du corps des patients à haut risque de mélanome. Toute modification de ces grains de beauté, aussi minime soit-elle et invisible à l’œil nu, est immédiatement repérée et permet d’en faire l’exérèse chirurgicale le plus précocement possible.
Comme la dermoscopie, cette technique permet d’éviter beaucoup d’excisions inutiles de lésions cliniquement suspectes mais dont l’analyse dermoscopique est rassurante. De plus, la possibilité de suivre leur évolution permet de temporiser l’indication d’une exérèse chirurgicale systématique et de revoir le patient après quelques semaines ou quelques mois.
La vidéodermoscopie permet également de suivre dans le temps des lésions non suspectes mais dont on veut connaître l’évolution.
Le Dr Casacci est équipé d’un appareils de vidéodermoscopie très performants. Il s’agit du Visiomed D120 qui permet de prendre des images standardisées reproductibles de haute définition par une caméra dermoscopique à focale fixe permettant un grossissement jusqu’à 120X.
Quelles sont les indications de la dermoscopie ?
La dermoscopie et la vidéodermoscopie sont des techniques de référence validées par la Haute Autorité de Santé (HAS) pour le dépistage des mélanomes et le suivi des patients à haut risque de développer un mélanome. Selon la HAS, « La surveillance dermoscopique, notamment avec prise et enregistrement d’images de naevus (grains de beauté) atypiques et de patients à très haut risque, permettrait de diagnostiquer les mélanomes à un stade plus précoce et d’éviter des exérèses inutiles de lésions bénignes ». Certaines études montrent que ces techniques amélioreraient l’exactitude de diagnostique de 49% par rapport à l’examen clinique seul. Ainsi le dépistage du mélanome constitue leur principale indication.
Cependant leur champ d’action s’est élargi à bien d’autres indications. Elles permettent le diagnostic et le suivi :
- D’autres cancers de peau : les carcinomes basocellulaires ou épidermoides par l’étude, entre autre, du nombre, de la distribution et de l’aspect anormaux des petits vaisseaux.
- De lésions bénignes : les fibromes, les kératoses séborrhéiques.
- De maladies de peau inflammatoires : par exemple la rosacée, caractérisée par la présence de capillaires plus nombreux et dilatés.
- De maladies de peau infectieuses : la gale. Elle permet de repérer le parasite sur la peau.
- De maladies de peau vasculaires : les angiomes, par la visualisation de petites lagunes ou globules rouges, correspondants aux nombreux vaisseaux dilatés.
- De maladies de peau pigmentaires : le vitiligo, le mélasma (masque de grossesse), par l’étude de la distribution du pigment dans la peau.
- De maladies atteignant les cheveux : certaines chutes de cheveux comme la pelade, la trichotillomanie ou la teigne, qui peuvent être distinguées par des signes spécifiques.
- Des maladies des ongles : l’évolution des mycoses des ongles sous traitement est facilement visible par cette technique alors que l’œil nu ne peut souvent pas voir la repousse saine de l’ongle, trop lente.
Quelles précautions doit-on prendre avant une dermoscopie ?
Avant une séance de dermoscopie le démaquillage est indispensable. De la même façon, il ne faudra pas appliquer de vernis sur les ongles qui doivent être examinés.
Le bronzage peut modifier l’aspect des lésions notamment pigmentées comme les grains de beauté. Afin que l’examen soit reproductible d’une consultation à une autre, il faudra éviter de s’exposer au soleil avant la consultation. En effet, votre dermatologue ne saura pas si la modification de leur couleur est liée au bronzage ou à une éventuelle transformation vers une lésion maligne.
La dermoscopie est-elle prise en charge par l’Assurance Maladie ?
Oui, il s’agit d’un acte médical qui fait l’objet d’une cotation spécifique pour les patients à très haut risque de développer un mélanome, c’est à dire ceux qui présentent :
- un antécédent personnel et/ou familial de mélanome.
- Un phototype clair avec la peau, les yeux, et les cheveux clairs.
- un nombre élevé de naevi (grains de beauté) supérieur à 50, des naevi de grande taille, ou des naevi atypiques.
- un antécédent ou un mode de vie avec des expositions solaires intenses.